Plus on avance dans le temps, plus on pense que l’avenir de l’impression papier court à sa perte. Pourtant l’entrepreneur suédois, Hans Adauktusson, croit le contraire. Pour lui l’imprimerie va certainement sauver l’industrie de la presse.
Imprimer son magazine un dimanche à 22h, c’est possible
Avec son entreprise Meganews Sweden AB, il fait le pari aventurier (je trouve), de proposer un nouveau mode de distribution de journaux et de magazines. Grâce à une technologie d’impression à la demande, il est possible d’imprimer un exemplaire d’un titre de presse à partir d’un kiosque numérique. L’imposante machine est pour l’instant en phase d’expérimentation en Suède, notamment dans les aéroports de Göteborg et de Stockholm. On peut y retrouver une centaine de titres disponibles et repartir avec un magazine imprimé et broché en moins de 4 minutes.
Révolution de la presse ? Pourquoi pas
L’inventeur pense pouvoir sauver l’industrie car sa formule permet de réduire considérablement les frais de distribution, les coûts de gestion pour l’éditeur et d’éliminer tous les intermédiaires entre l’éditeur et le lecteur final.
Pour ma part, je trouve le concept très intéressant pour plusieurs points. D’une part, car les magazines seront disponibles 24h/24 et 7j/7, d’autre part car à terme il peut y avoir une diminution du gaspillage de papier. On peut penser aussi qu’il sera possible de se procurer d’anciens numéros épuisés ou introuvables dans un circuit de distribution classique et enfin, il sera possible (j’espère) de multiplier l’accès à des titres internationaux sans avoir à payer parfois des frais de port plus élevé que le magazine lui-même.
En revanche
Par ailleurs, j’émets quelques doutes sur certains points. La première est non des moindres, c’est la concurrence des smartphones. Car même si on est amoureux du papier, il faut reconnaître que lorsqu’on est dans un aéroport et qu’on voyage, c’est moins encombrant d’avoir un téléphone ou une tablette qu’un tas de papier et une « imprimante » si imposante ne se transporte pas dans la poche. Le temps d’attente de l’impression dans ce cas-là peut être aussi une étape rédhibitoire. L’autre question que je me pose, c’est le coût de l’unité. Car comme on le sait la quantité fait baisser les tarifs unitaires de l’impression. Or malgré les économies engendrées par les étapes de distribution, le coût d’impression est forcément plus élevé pour le tirage d’un magazine. Donc, cette formule peut-elle être plus rentable que l’achat d’un exemplaire en librairie ?
Et enfin et c’est surtout sur ce point que le concept me divise dans ma réflexion : la qualité d’impression. Pour acheter Closer ou Paris Match, ok. Mais en revanche j’ai un doute sur le produit fini. Quand j’achète Étapes, Wallpaper*, Be Street et consorts, je le prend pour son contenu et aussi pour le garder longtemps et le placer au chaud dans ma bibliothèque. Donc, je pense que ce type d’innovation ne correspondra pas à toute la presse magazine imprimée avec soin, dont la qualité du papier et les finitions particulières rajoutent une touche plus personnelle.
Pour vous faire votre propre opinion, je vous laisse en compagnie du directeur de Meganews Sweden AB, pour qu’il vous explique son concept. Et n’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette « révolution » pour la presse ?
Sources : erwanngaucher.com, Meganews Sweden AB